Duo CIRLA TROLONGE – résidence d’enregistrement « Piuma » décembre 2019

Un lundi matin de la mi-décembre 2019, on se retrouve à Luz Saint-Sauveur, à la Maison du Parc National et de la Vallée.

Avec la classe de Technique du son du Conservatoire de Tarbes, emmenée par Jérôme Hallay, nous allons prendre part à la résidence d’enregistrement du Duo CIRLA TROLONGE pour Piuma leur troisième album.

La Maison de la Vallée est un lieu culturel multi-fonctions. Elle sert de salle de cinéma, de salle de spectacle. C’est d’ailleurs un des sites du Festival Jazz à Luz. Les annexes abritent des salles de lecture, de réunion, médiathèque.

Notre régie mobile s’installe dans la cabine de projection de cinéma :

  • couple principal stéréo : SCHOEPS MK 2H
  • deux appoints contrebasse : Neumann 170 + DPA 4060
  • deux appoints clarinette basse : SCHOEPS MK 4 (x2)
  • interface : RME Fireface UFX
  • mixage (en 24/48) : PYRAMIX V11 + réverb Lexicon 300
  • écoutes studio : Genelec 1031A et JBL Studio Monitor 4410
  • autres écoutes : systèmes haut rendement Voix du Théâtre et WE15A

La cabine de projection, offre une vue plongeante sur la scène, permettant le contact visuel direct avec les musiciens sur scène.

Nous voilà partis pour quatre jours de travail et de plaisirs partagés, avec Isabelle Cirla à la clarinette basse et Joël Trolonge à la contrebasse.

Petit moment de détente quand, sous la direction de Joël, Jérôme s’essaie à la contrebasse (il est de formation violon classique).

À Luz on est des montagnards et on voit que ça ne date pas d’hier.

A la fin de la semaine, après le concert de restitution, on a quitté Luz avec les captations des morceaux de l’album. Les niveaux avaient été équilibrés au fur et à mesure le montage réalisé pour les morceaux qui le nécessitaient.

Les musiciens ont pris le temps d’écouter et d’analyser le mix pendant les mois de janvier et février.
Ce mardi 4 février 2020, ils nous reviennent avec des points à corriger, en vue de finaliser le master destiné à l’édition CD. On se retrouve à la régie du Conservatoire à Tarbes, pour tout passer, morceau par morceau. Ecoute collective, avis, commentaires, argumentation, application des corrections, re-écoute, et on reboucle comme ça jusqu’à satisfaction … Entrés à 9h on en sortira vers 20h.

La semaine suivante, notre matinée de cours habituel est occupée pour fignoler les points de montage, insérer les blancs entre les titres. Les blancs sont constitués à partir d’une plage de silence enregistrée dans la salle, à Luz.

Mix studio finalisé.
Merci à Jérôme pour cet enseignement pétri d’humanisme, même s’il nous pousse dans la mare de temps en temps pour nous faire patauger. Mais c’est aussi comme ça qu’on apprend.
Merci aux musiciens, qui sans se départir de professionnalisme, de rigueur et d’implication (y a quand même un disque à mettre en boîte), nous ont fait un accueil chaleureux, à nous les novices.
Merci à mes camarades de classe, Philippe, Paul et Georges, qui ont enrichi ce moment de partage par leurs apports différents (bonne humeur, maladresses, soutiens, encouragements, émulation, contributions liquide et solide).

Mix studio finalisé. Les artistes prennent la main sur le mix pour s’occuper de faire éditer le CD.

Courant juin, on est en 2020, le CD sort de presse. La comparaison avec le mix studio est cruelle.
Premier constat, le niveau sur le CD est beaucoup par rapport au mix, un écart de 3 et demi sur un potentiomètre gradué jusqu’à 10.

La restitution du CD est moins nuancée, moins subtile.
Particulièrement sur le 4-Risantiriri où les inflexions de clarinettes sont gommées.
Sur le 8-Misterioso le jeu d’archer est plus rentre dedans sur le CD mais pas agréablement du tout. La dynamique des attaques, le bois de la contrebasse, tout ça est passé à la trappe ou presque.

En fait la dynamique a été compressé ce qui q dopé le niveau général au détriment des autres qualités de cette musique.
Jérôme m’avait prévenu que j’allais pleurer à l’écoute du CD commercialisé, il avait anticipé le mauvais traitement qu’allait subir le mix au mastering.

La suite de l’histoire, ça a été l’aventure de la production en vinyle de cette session, un transfert du mix studio sans mastering.

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